vendredi 14 décembre 2007

Vesuvio

Promenade parmi les cafés du centre de Buenos Aires: bar Celta, Liber café, La Giralda (haut lieu du jubilé pour certains serveurs, guzanos et poussière du début du siècle), el Cruzat, el Vesuvio: bistro cultural (ce qui en dit long sur sa programmation; on me dit pourtant, alors que j'arpente la scène en sifflotant une valse, que l'on cherche à faire venir des musiciens manouches. A bon entendeur). Le dernier café, El Bartolomeo, dans lequel je parviens déjà bien entamé aux abords de la nuit, accueille une famille de musiciens flamencos qui bataillent avec la sono et une paire de danseuses fanées. Gero n'a pas le temps de m'avertir de l'arrivée des vrais gitans que déjà un homme en complet marin se précipite sur l'une des danseuses pour, je suppose, lui conter fleurette. Evidemment, la réaction du mari (le chanteur) ne se fait pas attendre, de manière un peu confuse le marin s'offusque, il se fait néammoins brusquement ejecter de la scène par le chanteur, qui suit l'envol de son rival à travers la salle et les tables qui soudain se vident de leurs occupant. A peine remis sur pied, le marin (qui, me dit Gero, est en réalité un gitan, un vrai), se munit d'une chaise et d'un bon rugissement que de concert il expedie vers son opposant (soit dit en passant, le marin n'a pas la moindre chance). Après un potlatch viril, une nuée de coups et une série de commentaires stupéfaits de la part des spectateurs qui (comble de l'ingénuité) sont surpris par tant de violence, le marin gitan est expulsé à coups de poing du bar dans un bruit d'éclats de verres, de cris, de puto! bien sentis.
Puis, c'est le gouffre, il est tard, nous serons bientôt tous dans l'état du marin gitan.

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